Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/182

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me faut cet argent à tout prix ! Autrement, je ne pourrai plus me montrer au cercle.

« — Eh bien, j’en serais fort aise !

« — Oui, mais vous ne voudriez pas que je le quitte comme un homme déshonoré. Je ne puis supporter cette idée. Il me faut l’argent, de toute façon, et si vous ne voulez pas me le donner je serai obligé de chercher ailleurs.

« — Vous n’aurez pas un centime de moi », lui criai-je en colère, car c’était sa troisième demande depuis le commencement du mois.

Quand il fut parti, j’ouvris mon bureau, pour m’assurer que mon trésor était en sûreté, et je le refermai soigneusement à clef, je commençai alors la visite de la maison pour voir si tout était bien clos. C’est un devoir que je laisse ordinairement à Mary, mais que je préférais accomplir moi-même ce soir-là. En descendant, j’aperçus Mary à la fenêtre de l’antichambre, fenêtre qu’elle referma lorsqu’elle m’entendit.

— Dites-moi, papa, me dit-elle d’un air qui me sembla un peu troublé, avez-vous permis à Lucy de sortir ce soir ?

« — Certainement non.

« Elle vient de rentrer par la porte de derrière. Je pense bien qu’elle n’a été que jusqu’à la grille pour voir quelqu’un, mais cela ne me paraît pas admissible quand même, et il me