Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/234

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un talent remarquable pour attraper les souris, les oiseaux et les insectes. Mais j’aime mieux, monsieur Holmes, ne pas parler de ce qui n’est du reste que peu mêlé à mon histoire.

— Il me faut tous les détails, qu’ils vous paraissent utiles ou non.

— Je vais tâcher de ne rien omettre d’important. Un des désagréments de cette maison, et le premier qui me frappa, est la mauvaise façon qu’ont les domestiques. Il n’y en a que deux, un ménage. Toller – c’est le nom de l’homme – est un individu mal élevé, grossier, avec les cheveux et les favoris grisonnants ; il sent toujours la boisson. Deux fois, depuis que je suis là, je l’ai vu tout à fait ivre et M. Rucastle n’a pas eu l’air de s’en apercevoir. Sa femme est très grande et très forte avec un visage rébarbatif, elle est aussi silencieuse que Mme Rucastle, mais beaucoup moins aimable. C’est un couple des plus déplaisants, qui me gêne peu du reste, car je passe presque tout mon temps dans la nursery et dans ma chambre, deux pièces mitoyennes qui sont situées dans un des angles de l’habitation.

Les deux premiers jours qui suivirent mon arrivée aux Hêtres Pourpres, ma vie fut très calme ; le troisième jour, Mme Rucastle descendit après le déjeuner et glissa quelques mots à l’oreille de son mari.