Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/245

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« — C’est pour empêcher les gens qui n’ont rien à y faire d’y entrer. Comprenez-vous ? »

Il souriait toujours de la manière la plus aimable.

« — Certainement, si j’avais su…

« — Eh bien ! vous savez maintenant. Et si jamais vous remettez le pied ici, – en un instant son sourire se changea en une contraction de colère et il me terrifia d’un regard diabolique, – je vous donne en pâture au mâtin.

J’étais si effrayée que je ne sais plus ce que j’ai fait. J’ai dû le quitter brusquement pour rentrer chez moi. Je ne me rappelle plus rien, jusqu’au moment où je me suis retrouvée, toute tremblante, sur mon lit. Alors, j’ai pensé à vous, monsieur Holmes. Je ne pouvais plus vivre là sans prendre conseil de quelqu’un. J’avais peur de la maison, de l’homme, de la femme, des domestiques, de l’enfant même. Ils me faisaient tous horreur. Il me semblait que votre présence sauverait tout. Évidemment, j’aurais pu m’enfuir de la maison, mais ma curiosité était presque aussi forte que ma crainte. Je résolus de vous télégraphier. Je mis mon manteau et mon chapeau, j’allai au bureau du télégraphe qui est à peu près à un demi-mille de la maison, et en revenant, je me sentais déjà soulagée d’un grand poids. Je fus cependant saisie d’une crainte horrible en approchant