Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Par un curieux hasard vous avez trouvé la tresse coupée. L’homme de la route est sûrement un de ses amis — probablement son fiancé — qui est trompé par la ressemblance et aussi par cette robe de la jeune fille dont on vous a revêtue. Il est persuadé par votre gaieté et votre attitude que miss Rucastle est parfaitement heureuse et qu’elle ne désire plus qu’il lui fasse la cour. Le chien est lâché chaque nuit pour l’empêcher de communiquer avec elle. Tout cela est assez clair. Le point le plus sérieux de l’affaire est la nature de l’enfant.

— Quel rapport cela peut-il avoir ? m’écriai-je

— Mon cher Watson, vous êtes médecin, et vous avez appris à découvrir les dispositions d’un enfant en étudiant ses parents. Ne voyez-vous pas que la réciproque est vraie ? J’ai souvent eu un premier indice sur le caractère d’un père en étudiant ses enfants. La nature de celui qui nous occupe est cruelle à un point anormal, il torture par pur amour de la cruauté, et soit qu’il tienne ce vice de son père, toujours souriant, ou de sa mère, c’est un triste présage pour la pauvre fille qui est entre leurs mains.

— Je suis sûre que vous avez raison, monsieur Holmes, s’écria notre cliente. Il me revient mille détails qui me prouvent que vous êtes tombé juste.