Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/253

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— Oui, monsieur, et je suis prête à dire tout ce que je sais.

— Eh bien ! asseyez-vous, et dites-le, car j’avoue qu’il y a plusieurs points qui restent obscurs pour moi.

— Je vais vite vous éclairer, et je l’aurais fait plus tôt si j’avais pu sortir de la cave. Si les tribunaux s’en mêlent, vous vous rappellerez que je fais cause commune avec vous, comme j’ai toujours pris parti pour miss Alice.

Elle n’a jamais été heureuse à la maison, miss Alice, depuis que son père s’est remarié. Elle était mise de côté, et n’avait pas le droit d’ouvrir la bouche ; mais ce fut bien pire lorsqu’elle eut fait, chez des amis, connaissance avec M. Fowler. Je crois bien que miss Alice, à la suite d’un héritage, avait une fortune personnelle ; elle était si douce et si patiente, qu’elle n’en parlait jamais et laissait tout entre les mains de son père. Il savait qu’il n’y avait rien à craindre d’elle : mais quand il a été question d’un mari qui exigerait tout son dû, alors il a voulu empêcher le mariage. Il a tenté de lui faire signer un papier comme quoi, mariée ou non, elle lui laisserait la libre disposition de sa fortune. Comme elle a refusé, il l’a tourmentée jusqu’à ce qu’elle eût une fièvre qui l’a mise à la porte du tombeau pendant six semaines. Enfin elle s’est remise lentement, mais elle n’était plus