Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/63

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près. Au dehors, le temps était affreux. Le vent soufflait par rafales et une pluie battante venait se briser contre les fenêtres. Soudain, au milieu du vacarme de la tempête, j’entendis un cri désespéré de femme affolée et je reconnus la voix de ma sœur. Je sautai à bas de mon lit, m’enveloppai d’un châle, et me précipitai dans le corridor. Au moment où j’ouvrais la porte, il me sembla entendre un léger sifflement du genre de celui décrit par ma sœur et un instant après je distinguai un bruit sonore comme celui d’une masse de métal qui serait tombée par terre. Puis la porte de ma sœur s’ouvrit lentement. Terrifiée, je m’arrêtai, ne sachant ce qui allait se passer. À la lueur de la lampe du corridor, je vis apparaître dans l’ouverture ma sœur elle-même, le visage pâle de terreur, faisant des gestes comme pour implorer du secours, et trébuchant comme un homme ivre. Je courus à elle, je la pris dans mes bras, mais les jambes lui manquèrent et elle s’affaissa par terre. Elle se tordait comme dans des souffrances horribles et tous ses membres étaient affreusement convulsés. D’abord je crus qu’elle ne m’avait pas reconnue, mais quand je me penchai sur elle, elle me cria d’une voix que je ne pourrai jamais oublier : « Oh ! Dieu, Hélène ! C’était la bande ! la bande mouchetée ! ». Il y avait encore autre