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LE POUCE DE L’INGÉNIEUR

après mon mariage. J’étais revenu à ma clientèle civile, et j’avais finalement quitté Holmes qui demeurait toujours dans Baker Street, où j’allais souvent le voir ; j’avais même réussi à lui faire perdre un peu de ses habitudes de bohème, au point qu’il venait parfois chez nous. Ma clientèle s’était constamment accrue et comme je demeurais près de la gare de Paddington, j’avais quelques clients parmi les employés du chemin de fer. L’un de ceux-ci, que j’avais guéri d’une longue et douloureuse maladie, ne se lassait pas de chanter mes louanges et cherchait à m’envoyer tous les malades sur lesquels il pouvait avoir quelque influence.

Un matin, un peu avant sept heures, je fus réveillé par la servante frappant à ma porte pour me dire que deux hommes de la gare de Paddington m’attendaient dans le cabinet de consultation. Je m’habillai à la hâte, car je savais par expérience que les blessures des employés étaient souvent très graves. Au moment où je descendais l’escalier, mon vieil ami, le chef de train, sortit de mon cabinet, en refermant avec soin la porte derrière lui.

— Il est là, murmura-t-il, en désignant du doigt la pièce qu’il venait de quitter, il ne se sauvera pas.

— Qui est-ce ? demandai-je, car les allures