Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/359

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des colonies, on ne manquerait pas de l’écharper, quelle que fût la terreur qu’il pût inspirer.

Quand son navire était abattu en carène, il le laissait sous la surveillance de Ned Galloway, son quartier-maître de la Nouvelle-Angleterre, et il faisait de longs voyages dans sa baleinière. On prétendait qu’il allait alors tantôt enfouir la part du butin qu’il avait gagné, tantôt chasser les bœufs sauvages de la Nouvelle-Espagne, qui, rôtis tout entiers et mis en conserves, lui procuraient des provisions de bouche pour ses prochains voyages. Dans ce dernier cas, son navire venait le retrouver sur un point de la côte indiqué à l’avance et embarquait les animaux qu’il avait pu tuer.

On avait toujours caressé, dans ces îles, l’espoir que Sharkey pourrait être capturé au cours de ces expéditions, et un jour enfin, parvint à Kingston une nouvelle qui pouvait permettre l’espoir de voir réussir une tentative dans ce but.

Un vieux bûcheron avait raconté qu’il était tombé entre les mains du pirate, lequel dans un des accès de bienveillance qu’il avait parfois dans l’ivresse l’avait renvoyé après s’être borné à lui couper le nez et à lui administrer une formidable volée. Le