Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/371

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ces hommes feront bien de rester dans le canot.

— Pourquoi donc ?

— Si vous voulez monter à bord, vous vous en rendrez mieux compte.

Il parlait en hésitant, d’une voix particulièrement étrange.

Un flot de sang apparut au visage maigre de Craddock.

— Qu’est ceci, maître Hird ? s’écria-t-il, escaladant le bastingage. Comment vous permettez-vous de donner des ordres à l’équipage de mon canot.

Mais au moment même où il le franchissait, et à peine avait-il mis le pied sur le pont qu’un homme portant une barbe épaisse qu’il n’avait jamais remarqué à son bord lui arracha brusquement son pistolet. Craddock saisit violemment le poignet du gaillard, mais au même instant son premier maître lui arracha le coutelas qu’il portait à son côté.

— Quelle canaillerie est celle-ci ! s’écria furieusement Craddock en jetant un coup d’œil circulaire autour de lui.

L’équipage se tenait en petits groupes sur le pont ; les matelots riaient en se parlant à voix basse sans manifester la moindre velléité de se porter à son secours. Dans