Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/375

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phen Craddock au capitaine Sharkey.

— Il est au fond du golfe.

— Et mes hommes ?

— Ils sont aussi au fond du golfe.

— Alors, moi aussi, je suis destiné à aller au fond du golfe ?

— Coupez-lui le jarret, et jetez-le par-dessus bord, s’écria Sharkey.

Des bras solides avaient déjà entraîné Craddock sur le pont, et Galloway, le quartier-maître, avait déjà tiré son coutelas pour le mutiler, quand Sharkey sortit vivement de sa cabine. Son visage avait une expression de vive curiosité.

— Nous pouvons tirer un meilleur parti de ce failli chien ! s’écria-t-il. Vous allez voir mon idée ; elle est géniale. Jetez-le dans la soute aux voiles avec les fers aux mains et aux pieds, et venez ici, quartier-maître, pour que je vous explique mon plan !

Craddock, brisé de corps et d’âme, fut traîné dans la soute noire, tellement couvert de chaînes qu’il ne pouvait remuer ni pied ni main. Cependant, son sang d’homme du Nord, coulait vigoureux dans ses veines, et son esprit austère n’aspirait qu’à faire une fin qui pût racheter dans une certaine mesure les fautes nombreuses de son existence. Toute la nuit il resta étendu à fond