Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/383

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ment où Craddock apparut, entouré du charpentier et du quartier-maître.

— Tenez les sabords fermés, mais ouvrez ceux qui forment embrasure pour les canons et tenez-vous prêts à lâcher une bordée. Encore deux encablures et nous les tenons tous !

— Ils ont l’air de s’éloigner, dit le maître d’équipage. M’est avis qu’ils se doutent de quelque chose.

— Ce sera vite passé ! dit Sharkey, jetant les yeux sur Craddock. Restez ici, vous, là… bien devant, afin qu’ils puissent vous reconnaître, posez votre main sur le gui et agitez votre chapeau. Vite, ou sans cela on va vous faire sauter la cervelle. Enfoncez lui un peu votre couteau dans le dos, Ned !

Ce dernier obéit.

— Et maintenant, continua Sharkey, allez-vous agiter votre chapeau ? Allez-y de nouveau, Ned !… tirez dessus, fusillez-le !…

Il était déjà trop tard ! Comptant sur les menottes qui le serraient, le quartier-maître avait retiré un instant ses mains de sur l’épaule de Craddock. Il avait suffi à ce dernier d’un instant pour repousser loin de lui le maître charpentier du navire, et, au milieu d’une décharge générale de pistolets, il avait eu le temps de repousser brusque-