Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/387

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tier à personne et jurèrent de n’appliquer d’autre loi que celle du talion. Nous connaissons peu de leurs histoires qui puissent les dépeindre sous un jour favorable. Ils n’écrivaient pas de mémoires et ne laissaient guère de traces, sauf, parfois, des navires noircis et couverts de sang abandonnés au milieu des vagues de l’Atlantique. Les forfaits n’étaient connus que par la longue liste des navires qui avaient quitté leurs ports pour ne jamais y revenir.

En fouillant les annales de l’histoire on retrouve cependant parfois les dossiers de vieux procès venant soulever, pour un instant, le voile qui les enveloppait, et faire connaître leurs odieuses brutalités, leurs férocités révoltantes. Parmi ces hommes de sac et de corde se distinguèrent Ned Low, Gow l’Écossais et l’infâme Sharkey dont le noir navire l’Heureuse-Délivrance était connu depuis les bancs de Terre-Neuve jusqu’aux bouches de l’Orénoque comme le sombre avant-coureur de la douleur et de la mort.

Bien des hommes dans les îles aussi bien que sur le continent avaient des querelles à vider avec Sharkey, mais personne n’avait été plus éprouvé par lui que Copley Banks de Kingston. Banks avait été un des