Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/393

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merce, dit-il, mais une véritable corvette de guerre. Je crois qu’on ferait bien d’arrêter Copley Banks et de saisir son navire.

— Que soupçonnez-vous donc ? demanda le gouverneur dont l’intelligence avait été fortement affaiblie, tant par les fièvres que par l’usage immodéré du vin de Porto.

— Je soupçonne, dit l’officier, que nous nous trouverons en face d’une nouvelle affaire Stede Bonnett.

Stede Bonnett avait été un planteur d’une haute réputation de moralité et, de plus, fort religieux. Tout à coup, par suite sans doute d’une bizarrerie de son esprit retournant à l’état sauvage, il avait abandonné sa plantation, quelques années auparavant, pour aller pirater dans la mer des Caraïbes. L’exemple était encore assez récent et avait causé la consternation dans tout l’archipel. Des gouverneurs avaient été autrefois gravement soupçonnés d’être de mèche avec les pirates et de recevoir un tant pour cent sur leur butin ; aussi, tout défaut de vigilance devait-il facilement éveiller toutes les suppositions les plus fâcheuses.

— Eh bien, major Harvey, avait-il dit, je suis désolé d’être obligé de faire quelque chose qui puisse déplaire à mon ami Copley Banks. Car, bien souvent, je me suis