Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/395

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leur vie. Les vaisseaux du roi étaient peu nombreux, mal armés, et il serait donc très facile à des gens déterminés de s’emparer d’autant de navires marchands qu’ils le désireraient. Ce genre de commerce avait bien réussi à d’autres et, avec un navire bien approvisionné, solidement construit, il n’y avait pas de raison pour qu’ils n’arrivassent pas à leur tour à changer leurs vestes goudronnées contre des vêtements de velours. S’ils étaient disposés à naviguer sous le pavillon noir, il était prêt à les commander ; si quelques-uns d’entre eux désiraient se retirer, le canot était là, à leur disposition, et ils n’avaient qu’à retourner à la Jamaïque.

Sur les soixante-quatre hommes composant l’équipage, quatre se présentèrent, demandant à s’en aller, et descendirent du navire dans le canot, au milieu des cris et des huées de leurs camarades. Le reste se réunit à l’arrière et l’on se mit en devoir de rédiger les clauses de l’association. Quelques instants après, un carré d’étoffe noire, sur laquelle on avait peint un crâne blanc, était hissé au sommet du mât d’artimon, au milieu des vivats de tout l’équipage assemblé.

Les officiers furent élus et les limites de