Page:Doyle - Nouveaux Exploits de Sherlock Holmes.djvu/32

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plusieurs années sans revoir un visage blanc. On me faisait subir des mauvais traitements, et je tentai de m’échapper ; mais je fus repris et traité plus mal encore. Vous pouvez voir d’ailleurs dans quel état ils m’ont mis. Quelques-uns ayant fui au Népal m’emmenèrent avec eux et je me trouvai ainsi au delà de Darjeeling. Les montagnards de ce pays massacrèrent les rebelles qui me retenaient prisonnier et je devins leur esclave, jusqu’au moment où, ayant réussi à m’enfuir, je me dirigeai vers le Nord, où je tombai au milieu des Afghans. Je voyageai une année entière dans ce pays-là et je revins enfin au Punjab où je vécus surtout parmi les indigènes, gagnant ma vie en faisant les tours que j’avais appris. Pauvre, estropié, quel avantage aurais-je eu à regagner l’Angleterre ou à me faire reconnaître de mes anciens camarades ? Et ce sentiment de ma difformité l’emportait sur ma soif de vengeance. Je préférais passer pour mort aux yeux de Nancy et des amis de l’ancien temps qui se souvenaient d’un Henri Wood droit et bien bâti, plutôt que de me montrer à eux vivant, mais infirme et appuyé sur une canne. Ils me