Page:Doyle - Résurrection de Sherlock Holmes.djvu/27

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lumière intense éclairait la chambre. L’ombre d’un homme, assis à l’intérieur sur une chaise, se détachait sur l’écran lumineux de la fenêtre. Il n’y avait pas à se méprendre sur la pose de la tête, la carrure des épaules et la dureté des traits. Le visage se voyait de trois quarts et produisait l’effet d’une de ces silhouettes noires qui, encadrées, plaisaient tant à nos aïeux. C’était le portrait frappant de Holmes. Je restai tellement stupéfait que je ne pus m’empêcher d’avancer le bras pour m’assurer que l’homme lui-même se tenait toujours à côté de moi. Il était secoué par un rire silencieux.

— Eh bien ? dit-il.

— Grand Dieu ! m’écriai-je, c’est merveilleux !

— Je crois bien que l’âge ne m’a pas encore affaibli, et que mes idées sont toujours aussi variées, dit-il. (Dans sa voix, je sentis l’orgueil et la joie de l’artiste qui assiste à l’une de ses créations.) N’est-ce pas, que c’est bien moi ?

— Je parierais que c’est vous-même !

— Le mérite de l’exécution en revient à M. Oscar Meunier, de Grenoble, qui a passé plusieurs jours à faire le moulage. C’est un