Page:Doyle - Résurrection de Sherlock Holmes.djvu/45

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taine époque, il est resté dans le droit chemin. Il avait des nerfs d’acier et on raconte encore, dans les Indes, une histoire à son sujet. Il serait descendu dans un égout à la recherche d’un tigre blessé qui y dévorait des hommes. Il y a certains arbres, voyez-vous, Watson, qui, arrivés à une certaine hauteur, laissent pousser tout à coup des protubérances horribles ; souvent aussi, on voit cela chez les humains. Ma théorie est que l’individu représente dans son développement la lignée de ses ancêtres, et que les brusques orientations vers le bien ou le mal sont dues à une influence maîtresse qui puise sa source dans l’hérédité : l’individu ne serait, somme toute, que l’abrégé de l’histoire de sa famille.

— C’est peut-être bien hasardeux !

— Aussi je n’insiste pas. Quoi qu’il en soit, le colonel Moran s’est orienté vers le mal. Sans qu’il y ait eu scandale public, il ne pouvait plus rester aux Indes. Il prit sa retraite, vint à Londres et s’y fit une triste réputation. C’est à cette époque qu’il fit la connaissance du professeur Moriarty, et, pendant un certain temps, il fut le