Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/122

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— Partie ? dit la petite fille. Tiens, c’est curieux, elle ne m’a pas dit adieu ; elle me disait toujours adieu lorsqu’elle allait prendre le thé chez tante, et maintenant voilà trois jours qu’elle est partie ! Mais il fait soif, dites. Est-ce qu’il n’y a pas d’eau et puis quelque chose à manger ?

— Non, hélas ! ma chérie. Un peu de patience seulement et puis tu n’auras plus besoin de rien. Appuie ta tête sur moi, comme cela, tu seras mieux. Quoiqu’il ne soit pas facile de causer quand on a les lèvres racornies comme un vieux cuir desséché, je crois malgré tout, petite, qu’il vaut mieux te dire de quoi il retourne,… mais qu’est-ce que tu tiens donc là ?

— Oh ! de jolies choses, de bien jolies choses, s’écria la petite toute joyeuse, en montrant deux fragments de mica qui brillaient au soleil. Lorsque nous reviendrons à la maison je les donnerai à mon petit frère Bob.

— Attends seulement un peu, et tu verras des choses bien plus jolies encore, murmura l’homme ; mais laisse-moi te parler. Tu te rappelles lorsque nous avons quitté la rivière ?

— Oh, oui !

— Eh bien ! nous comptions trouver bientôt un autre cours d’eau, seulement nous avons fait une erreur avec les compas, ou avec la carte, ou avec je ne sais quoi ; ce qu’il y a de sûr, c’est que nous ne