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CHAPITRE III


LE PROPHÈTE CHEZ JOHN FERRIER


Trois semaines s’étaient écoulées depuis que Jefferson Hope et ses compagnons avaient quitté Salt Lake City. John Ferrier sentait son cœur se briser lorsqu’il pensait au retour du jeune homme qui devait, hélas ! être le signal du départ pour sa fille d’adoption. Cependant la vue de la gaieté et du bonheur de Lucy était le meilleur des arguments pour le réconcilier avec la promesse donnée. Il s’était toujours formellement juré, avec toute l’énergie dont il était capable, que pour rien au monde sa fille n’épouserait un Mormon. Une telle union ne lui semblait plus un mariage, mais une honte et un malheur, et quelles que fussent ses idées sur le reste de la doctrine, c’était là un point sur lequel il demeurait intraitable. Mais il lui fallait renfermer soigneusement en lui-même de pareilles pensées, car à cette époque, dans le pays des Saints, il était