Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/159

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les poches, et sifflait une chanson populaire. Tous deux saluèrent Ferrier d’un signe de tête et celui qui se prélassait dans le fauteuil entama la conversation en ces termes :

« Peut-être ne nous connaissez-vous pas ? Mon compagnon est le fils de l’Ancien Drebber, et moi je suis Joseph Stangerson. Tous deux nous avons voyagé avec vous dans le désert lorsque le Seigneur a daigné étendre sa main sur vous et vous faire entrer dans le troupeau de ses brebis fidèles.

— De même qu’il fera rentrer toutes les nations au bercail à l’heure qu’il aura choisie, reprit l’autre d’une voix nasillarde. La meule ne broie que lentement, mais elle broie bien. »

John Ferrier s’inclina froidement. Il savait maintenant à quoi s’en tenir sur cette visite.

« Nous sommes venus, continua Stangerson, sur l’avis de nos pères vous demander la main de votre fille. Choisissez, elle et vous, entre nous deux ; mais comme je n’ai que quatre femmes, tandis que frère Drebber ici présent en a sept, il me semble que c’est ma demande qui doit être le plus favorablement accueillie.

— Non, non, frère Stangerson, s’écria l’autre. Il ne s’agit pas de savoir combien de femmes nous avons, mais combien nous pouvons en entretenir. Mon père m’a abandonné ses moulins, et je suis le plus riche de nous deux.