Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/93

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et devint livide. Il lui fallut un bon moment pour se remettre et pour pouvoir articuler un simple non et encore fut-ce d’une voix rauque et hésitante,

« Il se fit un silence de quelques instants, puis la fille d’une voix claire :

« Ma mère, le mensonge n’a jamais rien produit de bon, dit-elle tranquillement. Soyons francs avec ce monsieur : nous avons revu M. Drebber.

« — Que Dieu te pardonne ! s’écria Mme Charpentier, en levant les bras au ciel et en tombant dans son fauteuil. Tu as tué ton frère !

« — Arthur serait le premier à vouloir que nous disions la vérité, répondit la fille avec fermeté.

« — Vous feriez mieux de me raconter exactement ce qui s’est passé, repris-je, car les demi-confidences sont pires que tout. De plus, vous ignorez jusqu’à quel point nous sommes renseignés.

« — Que tout cela retombe sur toi, Alice », cria sa mère, puis se retournant vers moi : « Je vous dirai donc tout, monsieur. Oh ! mais n’allez pas attribuer mon agitation aux craintes que je pourrais avoir. Je suis trop sûre que mon fils n’a joué aucun rôle dans cette horrible affaire. Ma seule frayeur est que malgré son innocence, malgré toutes les impossibilités, il puisse paraître compromis. Heureusement pour lui sa moralité irréprochable, sa profession, ses antécédents, tout témoigne en sa faveur.

« — Ce que vous avez de mieux à faire, je le répète,