Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/99

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encourageant. Vraiment, Gregson, vous faites des progrès. Nous arriverons à faire quelque chose de vous.

— Je me flatte, en effet, d’avoir conduit toute cette affaire assez proprement, répondit avec suffisance l’agent de police. Le jeune homme a spontanément déclaré qu’il suivait Drebber depuis quelque temps déjà, lorsque ce dernier l’aperçut et prit un fiacre pour lui échapper. Il prétend avoir rencontré alors, en rentrant chez lui, un ancien camarade de la marine et avoir fait avec celui-ci une longue promenade. Quand on lui a demandé où demeurait ce camarade, il s’est trouvé incapable de donner une réponse satisfaisante. Je crois que tout cela se tient parfaitement. Ce qui m’amuse le plus, c’est de penser que Lestrade galope sur la fausse piste. J’ai bien peur qu’il n’arrive pas à grand’chose. Eh ! mais, que diable, le voici en personne ! »

C’était en effet Lestrade qui venait de monter l’escalier, et entrait à ce moment. Mais il avait perdu tout ce qui caractérisait en général son maintien. Sa figure était bouleversée et ses vêtements en désordre. Il venait assurément dans l’intention de consulter Sherlock Holmes, car la vue de son collègue parut l’embarrasser et même le contrarier vivement. Il restait planté au milieu de la chambre, tortillant nerveusement son chapeau et ne sachant à quoi se décider, « C’est un cas bien extraordinaire, dit-il enfin, une affaire tout à fait incompréhensible….