Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

passèrent, d’après la légende, les faits relatifs à ce misérable Hugo Baskerville.

« Nous marchâmes pendant quelques milles sur la lande jusqu’à un site tellement sinistre d’aspect, qu’il n’en fallait pas davantage pour accréditer cette légende.

« Une étroite vallée, enserrée entre deux pics rocheux, conduisait à un espace gazonné sur lequel avaient poussé des fleurettes des champs.

« Au milieu, se dressaient deux grandes pierres usées et comme affilées à leurs extrémités, au point de ressembler aux monstrueuses canines d’un animal fabuleux.

« Rien dans ce décor ne détonnait avec la scène du drame de jadis.

« Très intéressé, sir Henry demanda plusieurs fois à Stapleton s’il croyait véritablement aux interventions surnaturelles dans les affaires des hommes. Il parlait sur un ton badin, mais il était évident qu’il outrait son langage.

« Stapleton se montra circonspect dans ses réponses ; mais il était non moins évident que, par égard pour l’état d’esprit du baronnet, il dissimulait une partie de sa pensée. Il nous cita le cas de plusieurs familles ayant souffert d’influences malignes, et il nous laissa sous l’impression qu’il partageait la croyance populaire en la matière.

« En revenant, nous nous arrêtâmes à Merripit house pour y déjeuner.

« Ce fut là que sir Henry fit la connaissance de miss Stapleton.