Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Dès cette première rencontre, la jeune fille me parut avoir profondément impressionné l’esprit de notre ami, et je me tromperais fort si ce sentiment ne fut pas réciproque.

« Pendant que nous rentrions au château, le baronnet me parla sans cesse de notre voisine et, depuis lors, il ne s’est pas écoulé de jour que nous n’ayons vu quelqu’un, du frère ou de la sœur.

« Ils ont dîné hier ici et l’on a causé vaguement d’une visite que nous leur ferions la semaine prochaine.

« Vous comprenez qu’une semblable union ravirait Stapleton. Cependant, lorsque sir Henry devenait trop empressé auprès de la sœur, j’ai surpris maintes fois dans les yeux du frère un regard non équivoque de désapprobation. Il doit être partagé entre l’affection qu’il a pour elle et la crainte de l’existence solitaire qu’il mènerait après son départ. Toutefois, ce serait le comble de l’égoïsme que de s’opposer à un aussi brillant mariage.

« J’ai la conviction que Stapleton ne souhaite pas que cette intimité se change en amour, et j’ai souvent remarqué qu’il se donnait beaucoup de mal pour empêcher leurs tête-à-tête.

« Soit dit en passant, la recommandation que vous m’avez faite de ne jamais laisser sir Henry sortir seul deviendrait bien difficile à suivre, si une intrigue d’amour venait s’ajouter à nos autres embarras. Mes bons rapports avec sir Henry se ressentiraient certainement de l’exécution trop rigoureuse de vos ordres.