Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/118

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« L’autre jour — mardi, pour préciser — le docteur Mortimer a déjeuné avec nous. Il avait pratiqué des fouilles dans un tumulus, à Long Down, et y avait trouvé un crâne de l’époque préhistorique qui l’avait rempli de joie. Je ne connais pas de maniaque qui lui soit comparable !

« Les Stapleton arrivèrent peu après le docteur, et Mortimer, sur la demande de sir Henry, nous conduisit tous à l’allée des Ifs pour nous expliquer comment l’événement avait dû se produire, la fatale nuit.

« Quelle lugubre promenade que cette allée des Ifs !

« Imaginez un chemin bordé de chaque côté par la muraille épaisse et sombre d’une haie taillée aux ciseaux avec, à droite et à gauche, une étroite bande de gazon.

« L’extrémité de l’allée opposée au château aboutit à une serre à moitié démolie.

« Au milieu de cette allée, une porte s’ouvre sur la lande. C’est à cet endroit que, par deux fois, sir Charles a secoué les cendres de son cigare. Cette porte, de bois peint en blanc, ne ferme qu’au loquet. Au delà s’étend l’immensité de la lande.

« Je me souviens de votre théorie sur l’affaire et j’essayai de reconstituer la scène.

« Tandis que le vieux gentilhomme s’était arrêté, il avait vu arriver du dehors quelque chose qui le terrifia tellement qu’il en perdit l’esprit et qu’il courut, qu’il courut, jusqu’à ce qu’il tomba foudroyé par la peur et par l’épuisement.