Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/159

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monsieur, je vous en donne solennellement ma parole d’honneur. D’ailleurs, il débarrassera bientôt le pays de sa présence. Je vous assure, sir Henry, qu’avant peu de jours toutes les démarches seront terminées pour qu’il s’embarque à destination de l’Amérique du Sud. Au nom du ciel, je vous supplie de ne pas le dénoncer à la justice… On a renoncé à le rechercher ; qu’il vive, tranquille, les quelques jours qui le séparent encore de son départ ! Appeler de nouveau sur lui l’attention de la police, c’est nous causer de graves ennuis, à ma femme et à moi… Je vous en prie, monsieur, ne dites rien.

« — Quel est votre avis, Watson ? » me demanda sir Henry.

« Je haussai les épaules :

« — S’il allait se faire pendre ailleurs, répondis-je, ce serait une charge de moins pour les contribuables.

« — Oui ; mais en attendant, comment l’empêcher de commettre des méfaits ? répliqua mon jeune ami.

« — Ne craignez pas cela de lui, insista Barrymore. Nous lui avons procuré tout ce dont il pouvait avoir besoin. Et puis, commettre un crime équivaudrait à révéler l’endroit où il se cache.

« — C’est vrai, convint sir Henry… Soit ! Barrymore, nous ne dirons rien.

« — Dieu vous bénisse, monsieur, et je vous remercie du fond du cœur. Si l’on avait repris son frère ma pauvre femme en serait morte. »

« Le baronnet parut regretter aussitôt sa promesse, car, en s’adressant à moi, il reprit :