Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/168

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« — Oui… à moins que ce ne soit l’autre qui les ait prises. »

« La tasse que je portais à mes lèvres s’arrêta à mi-chemin de son parcours et je regardai Barrymore avec étonnement.

« — Vous saviez qu’un autre homme se cachait sur la lande !

« — Oui, monsieur.

« — L’avez-vous aperçu ?

« — Non, monsieur.

« — Alors comment l’avez-vous appris ?

« — Selden m’en a parlé… cet homme se cache également ; mais, d’après ce que je suppose, ce n’est pas un convict… Tout cela me semble louche, docteur Watson,… je vous le dis en vérité, cela me semble très louche. »

« Barrymore avait prononcé ces paroles avec un grand accent de sincérité.

« — Écoutez-moi, répliquai-je. Je n’ai d’autre souci que l’intérêt de votre maître et ma présence à Baskerville n’a d’autre but que de lui prêter mon concours. Dites-moi bien franchement ce qui vous paraît louche. »

« Barrymore hésita un instant ; regrettait-il déjà sa confidence et éprouvait-il de la difficulté à expliquer ses propres sentiments ?

« Enfin, il agita ses mains vers la fenêtre fouettée par la pluie, et, désignant la lande dans un geste de colère, il s’écria :

« — Ce sont tous les potins qui courent !… Il y a quelque anguille sous roche… On prépare quelque