Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/170

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« — Où vit-il ?

« — Sur le versant de la colline, au milieu de ces huttes de pierres habitées autrefois par nos ancêtres.

« — Comment se procure-t-il de la nourriture ?

« — Un jeune garçon prend soin de lui et lui apporte tout ce dont il a besoin. Selden croit que le gamin va s’approvisionner à Coombe Tracey.

« — Fort bien, Barrymore, répondis-je. Nous reprendrons plus tard cette conversation. »

« Le valet de chambre sorti, je m’approchai de la fenêtre. Dehors, il faisait noir. À travers les vitres recouvertes de buée, je contemplai les nuages que le vent chassait dans le ciel et la cime des arbres qui se courbait sous la bourrasque.

« La nuit, déjà dure pour les gens calfeutrés dans une maison confortable, devait être terrible pour ceux qui n’avaient d’autre abri sur la lande qu’une hutte de pierre !

« Fallait-il qu’elle fût profonde, la haine qui poussait un homme à errer à une pareille heure et dans un tel endroit ! Seul un mobile bien puissant pouvait justifier une semblable séquestration du monde !

« Ainsi donc, dans une hutte de la lande, se trouvait la solution du problème que je brûlais du désir de résoudre.

« Je jurai que vingt-quatre heures ne s’écouleraient pas sans que j’eusse tenté tout ce qu’il est humainement possible de faire pour aller jusqu’au tréfonds même de ce mystère. »