Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous devez le savoir, puisque vous l’avez lue.

— Je ne prétends pas avoir lu cette lettre,

— Vous m’en avez cité un passage.

— Le post-scriptum seulement. Ainsi que je vous l’ai dit, la lettre avait été brûlée et cette partie demeurait seule lisible. Je vous demande encore une fois pourquoi vous insistiez si fort pour que sir Charles brûlât cette lettre, reçue quelques heures avant sa mort ?

— Ceci est également d’ordre intime.

— Raison de plus pour éviter une enquête publique.

— Eh bien, je vais vous l’apprendre. Si vous connaissez un peu ma malheureuse histoire, vous devez savoir que j’ai fait un mariage ridicule et que je le déplore pour plusieurs raisons.

— Je le sais.

— Par ses persécutions quotidiennes, mon mari — que je déteste — m’avait rendu la vie commune odieuse. Mais il a la loi pour lui et je suis tous les jours exposée à ce qu’il m’oblige à réintégrer le foyer conjugal. À l’époque où j’écrivis cette lettre à sir Charles, j’avais appris que je pourrais reconquérir mon indépendance, moyennant certains frais qu’il fallait consigner. Il s’agissait de tout ce qui m’est le plus cher au monde — tranquillité d’esprit, bonheur, respect de moi-même — de tout ! Je connaissais sir Charles, et je me disais que, s’il entendait mon histoire de ma propre bouche, il ne repousserait pas mes prières.

— Alors pourquoi n’êtes-vous pas allée le retrouver ?