Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/188

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toiture suffisante pour abriter quelqu’un contre les intempéries des saisons.

À cette vue, mon cœur battit à tout rompre.

Mon inconnu gîtait certainement là ! Je touchais à sa cachette — son secret était à portée de ma main !

Avec autant de précaution que Stapleton s’approchant, le filet levé, d’un papillon posé sur une fleur, je fis quelques pas en avant.

Un sentier, à peine frayé à travers les blocs de rochers, conduisait à une ouverture béante qui tenait lieu de porte.

À l’intérieur, tout était silencieux. De deux choses l’une : l’inconnu s’y trouvait blotti ou bien il rôdait sur la lande.

Mes nerfs vibraient sous la solennité du moment.

Jetant ma cigarette, je saisis la crosse de mon revolver, et, courant précipitamment vers la porte, je regardai dans la hutte.

Elle était vide.

Une rapide inspection me montra qu’elle était habitée. Je vis des couvertures, doublées de toile cirée, étendues sur la large dalle de pierre où les hommes néolithiques avaient coutume de reposer. Des cendres s’amoncelaient dans un foyer rudimentaire. On avait placé dans un coin quelques ustensiles de cuisine et une jarre pleine d’eau.

De vieilles boîtes de conserves mises en tas indiquaient que le lieu était occupé depuis assez longtemps, et, dès que mes yeux furent habitués à cette demi-obscurité, je distinguai une miche de pain et une bouteille de cognac entamées.