Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/196

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pagné ; il a pourvu à mes besoins peu compliqués : une miche de pain et un col propre. Que faut-il de plus ? Ensuite, il représentait une paire d’yeux supplémentaires, surmontant deux pieds excessivement agiles. J’ai tiré grand profit des uns et des autres.

— Mes rapports ont donc été perdus ! » m’écriai-je.

Au souvenir de la peine et de l’orgueil éprouvés en les rédigeant, ma voix tremblait.

Holmes tira de sa poche un paquet de papiers.

« Les voilà, vos rapports, dit-il,… lus et relus, je vous l’assure. J’avais pris toutes mes précautions pour qu’on me les réexpédiât sans retard de Baker street. Je tiens à vous féliciter du zèle et de l’intelligence que vous avez déployés dans une affaire aussi difficile. »

Je gardais encore rancune à Holmes du tour qu’il m’avait joué, mais la spontanéité et la chaleur de ses louanges dissipèrent bien vite mon ressentiment. Dans mon for intérieur, je convenais qu’il avait raison et qu’il était préférable, pour la réussite de nos projets, que sa présence sur la lande demeurât ignorée.

« Je vous aime mieux ainsi, dit mon ami, en voyant s’éclaircir mon visage rembruni. Et maintenant, racontez-moi votre visite à Mme Laura Lyons… J’ai deviné sans peine que vous alliez là-bas pour causer avec elle… Je suis convaincu qu’elle seule, à Coombe Tracey, peut nous rendre quelques services. Si vous n’aviez pas tenté cette démarche aujourd’hui, moi, je l’aurais faite demain. »