Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/204

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de le sauver ! Où est ce chien qui l’a tué ? Il doit errer parmi ces roches… Et Stapleton ? Où se cache-t-il ? Il le payera cher, ce meurtre !

— Oui, mais ce soin me regarde, répondit Holmes avec énergie. L’oncle et le neveu sont morts, le premier, de la frayeur ressentie à la vue d’un animal qu’il croyait surnaturel ; le second, d’une chute faite en voulant échapper à la bête. Il ne nous reste plus qu’à prouver la complicité de l’homme et du chien. Malheureusement, nous ne pouvons affirmer l’existence de ce dernier que pour l’avoir entendu aboyer, car sir Henry est évidemment mort à la suite de sa chute. Mais, quelque rusé que soit Stapleton, je jure bien que je le tiendrai en mon pouvoir avant la nuit prochaine. »

Le cœur serré, abattus par l’épouvantable accident qui terminait si brusquement notre longue et ingrate mission, nous nous tenions chacun d’un côté de ce cadavre.

La lune se levait. Nous gravîmes le sommet des roches du haut desquels cet infortuné sir Henry était tombé et, de ce point culminant, nous promenâmes nos regards sur la lande, irrégulièrement illuminée par les pâles rayons de l’astre de la nuit.

Dans le lointain, à plusieurs milles de distance, brillait, dans la direction de Grimpen, une petite lumière jaune. Elle ne pouvait venir que de la demeure isolée de Stapleton. Je me tournai vers elle et, montrant le poing dans un geste de menace :

« Pourquoi n’avons-nous pas arrêté cet homme ? dis-je à Sherlock Holmes.