Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/210

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— J’en ai l’intention.

— Je souhaite que votre visite ait fait un peu de lumière sur ces événements qui troublent la contrée. »

Holmes haussa les épaules ;

« On ne cueille pas toujours autant de lauriers que l’on croit, fit-il. Pour dégager la vérité, il faut des faits et non des légendes ou des rumeurs. J’ai complètement échoué dans ma mission. »

Mon ami parlait sur un ton de franchise et d’indifférence parfaitement joué.

Cependant Stapleton ne le perdait pas des yeux. Il se retourna vers moi, en disant :

« Je voudrais bien transporter chez moi le cadavre de ce malheureux, mais je crains d’effrayer ma sœur. Recouvrons-lui le visage… Il restera ainsi sans danger jusqu’à demain matin. »

Nous fîmes ce que conseillait Stapleton. Puis, malgré son insistance pour nous emmener à Merripit house, Holmes et moi nous reprîmes le chemin de Baskerville, laissant le naturaliste rentrer seul chez lui.

En nous retournant nous vîmes sa silhouette s’éloigner lentement à travers l’immensité de la lande.

« Nous touchons au moment critique, me dit Sherlock, tandis que nous marchions silencieusement. Cet homme est joliment fort ! Au lieu de sir Henry, c’est Selden qui tombe victime de ses machinations… Avez-vous remarqué comment il a supporté ce coup, qui en aurait paralysé bien d’autres. Je vous l’ai dit à Londres, Watson, et je