Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/236

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cachait et frappa du pied dans un mouvement d’impatience.

« Si sir Henry n’est pas sorti avant un quart d’heure, dit-il, le sentier sera envahi à son tour. Dans une demi-heure, il nous sera impossible de distinguer notre main au bout de notre bras.

— Si nous nous retirions jusqu’à l’endroit où le terrain se relève ? insinuai-je.

— Oui, c’est préférable. »

À mesure que cette inondation de brouillard nous gagnait, nous fuyions devant elle. Maintenant six cents mètres environ nous séparaient de la maison. Et ce flot inexorable, dont la lune argentait la crête, nous repoussait toujours.

« Nous reculons trop, dit Holmes. Nous ne devons pas courir la chance que le baronnet soit terrassé avant d’arriver jusqu’à nous. Restons où nous sommes, à tout prix. »

Mon ami se baissa et appliqua son oreille contre la terre.

« Merci, mon Dieu ! fit-il en se relevant,… il me semble que je l’entends venir ! »

Un bruit de pas précipités rompit le silence de la lande.

Blottis au milieu des pierres, nous regardions avec insistance la muraille floconneuse qui nous barrait la vue de la maison.

Les pas devinrent de plus en plus distincts et, du brouillard, sortit, comme d’un rideau, l’homme que nous attendions.

Dès qu’il se retrouva dans une atmosphère plus