Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/238

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Sa gueule soufflait du feu ; ses prunelles luisaient comme des charbons ardents ; autour de ses babines et de ses crocs vacillaient des flammes.

Jamais les rêves les plus insensés d’un esprit en délire n’enfantèrent rien de plus sauvage, de plus terrifiant, de plus diabolique, que cette forme noire et cette face féroce qui s’étaient frayé un passage à travers le mur de brouillard.

Avec des bonds énormes, ce fantastique animal flairait la piste de notre ami, le serrant de près.

Cette apparition nous hypnotisait à tel point, qu’elle nous avait déjà dépassés, lorsque nous revînmes à nous.

Holmes et moi fîmes feu simultanément.

La bête hurla hideusement, ce qui nous prouva qu’au moins l’un de nous l’avait touchée. Cependant elle bondit en avant et continua sa course.

Sir Henry s’était retourné. Nous aperçûmes son visage décomposé et ses mains étendues en signe d’horreur devant cet être sans nom qui lui donnait la chasse.

Au cri de douleur du chien, toutes nos craintes s’évanouirent. Il était mortel, puisque vulnérable, et, si nous l’avions blessé, nous pouvions également le tuer.

Je n’ai jamais vu courir un homme avec la rapidité que Sherlock Holmes déploya cette nuit-là. Je suis réputé pour ma vitesse, mais il me devança avec autant de facilité que je dépassai moi-même le petit Lestrade.

Tandis que nous volions sur les traces du chien,