Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/35

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s’apaisèrent aussitôt : ce n’était que la fumée produite par un tabac grossier.

Elle me saisit à la gorge et me fit tousser.

Enfin, à travers cet épais nuage, je finis par découvrir Holmes, enveloppé dans sa robe de chambre, enfoui dans un large fauteuil et tenant entre ses dents le tuyau d’une pipe en terre très culottée.

Plusieurs rouleaux de papier jonchaient le tapis autour de lui.

« Pris froid, Watson ? dit-il.

— Non… c’est cette atmosphère empoisonnée.

— Elle doit être, en effet, un peu épaisse.

— Épaisse ! Elle est irrespirable !

— Eh bien, ouvrez la fenêtre. Je parie que vous n’avez pas bougé de votre cercle !

— Mon cher Holmes…. Certainement. Mais comment…. »

Sherlock Holmes se moqua de mon ahurissement.

« Vous êtes d’une naïveté délicieuse, fit-il. Cela me réjouit d’exercer à vos dépens les modestes dons que je possède. Voyons, un monsieur auquel on ne connaît pas d’amis intimes sort par un temps pluvieux, boueux…. Il revient le soir, immaculé, le chapeau et les bottines aussi luisants que le matin…. Qu’en concluriez vous ? Qu’il a été cloué quelque part toute la journée…. N’est-ce pas évident ?

— En effet, c’est plutôt évident.

— Il y a de par le monde une foule de choses évidentes que personne n’observe. Et moi, où croyez-vous que je sois allé ?