Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/38

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— Je me déclare fort embarrassé.

— Cette affaire ne ressemble pas, en effet, à toutes les autres…. Elle en diffère par plusieurs points…. Ce changement dans les empreintes de pas, par exemple…. Comment l’expliquez-vous ?

— Mortimer dit que sir Charles Baskerville a parcouru une partie de l’allée sur la pointe des pieds.

— Il n’a fait que répéter la déclaration de quelque imbécile au cours de l’enquête. Pourquoi se promènerait-on dans une allée sur la pointe des pieds ?

— Alors ?

— Il courait, Watson !… Sir Charles courait désespérément !… Il courait pour se sauver, jusqu’au moment où la rupture d’un anévrisme l’a jeté la face contre terre.

— Pourquoi fuyait-il ?

— Là gît le problème. Des indices me portent à croire qu’il était déjà terrassé par la peur, avant même de commencer à courir.

— Sur quelles preuves appuyez-vous ce raisonnement ?

— J’admets que la cause de sa peur se trouvait sur la lande. S’il en était ainsi — et cela paraît probable — seul un homme affolé aurait couru en tournant le dos à sa maison, au lieu de se diriger vers elle. Si l’on tient pour véridique le récit du bohémien, sir Charles courait, en appelant au secours, dans la direction où il était le plus improbable qu’il lui en arrivât… Et puis, qu’attendait-il, cette nuit-là ? Pourquoi attendait-il dans l’allée des Ifs plutôt qu’au château ?