Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/62

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sur les cinq cents affaires dont j’ai dû m’occuper, il y en ait une plus ardue. Mais nous tenons plusieurs fils, et il faut espérer que les uns et les autres nous conduiront à la solution. Peu importe que nous perdions du temps à débrouiller nos nombreux écheveaux…. Tôt ou tard nous mettrons la main sur le bon. »

Pendant le déjeuner, il fut peu question de ce qui nous avait réunis.

Lorsque nous retournâmes au salon, Holmes demanda à Baskerville quelles étaient ses intentions.

« Retourner au château ?

— Quand ?

— À la fin de la semaine.

— À tout prendre, dit Holmes, je considère que c’est le parti le plus sage. J’ai la conviction qu’on vous espionne à Londres. Or, au milieu de cette population de plusieurs millions d’habitants, il n’est pas facile de savoir en face de qui nous nous trouvons, pas plus que de découvrir le dessein que l’on poursuit. Puis, si l’on vous veut du mal, nous serons impuissants à l’empêcher…. Avez-vous remarqué, docteur Mortimer, qu’on vous suivait ce matin, depuis le moment où vous êtes sortis de l’hôtel jusqu’à celui où vous y êtes revenus ? »

Mortimer fit un soubresaut.

« Suivis ! Par qui ?

— Ça, je ne puis malheureusement pas vous l’apprendre. Existe-t-il, parmi vos voisins ou vos connaissances de Dartmoor, un homme portant une longue barbe noire ?