Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/106

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se montre le plus silencieux. Maintenant, mon cher camarade, il ne vous servira de rien de vous énerver ainsi ; croyez-moi, allez vous reposer pour être fort demain, quoi qu’il puisse nous arriver.

Je finis par persuader à mon compagnon de suivre mon conseil, tout en prévoyant bien, d’après son état de surexcitation, qu’il n’avait pas beaucoup de chance de dormir. Il faut croire que ses dispositions étaient contagieuses, car je fus très agité moi-même, la moitié de la nuit, méditant cet étrange problème, inventant mille systèmes dont chacun était plus invraisemblable que l’autre. Pourquoi Holmes était-il demeuré à Woking ? Pourquoi avait-il demandé à miss Harrisson de rester toute la journée dans la chambre du malade ? Pourquoi avait-il mis tant de soin à ne pas dire aux gens de Briarbrae qu’il avait l’intention de rester auprès d’eux ? Je me cassai la tête jusqu’à ce que la fatigue l’emportant, je cessai de chercher le pourquoi de cette étrange aventure.

Il était sept heures lorsque je m’éveillai. Je me précipitai dans la chambre de Phelps, que je trouvai épuisé, anéanti par une nuit sans sommeil. Son premier mot fut pour me demander si Holmes était arrivé.

— Il sera là à l’heure où il a promis d’y être, répondis-je, ni avant ni après.