Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/115

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térieux visiteur avait tenté de s’introduire dans la chambre où personne, sinon Joseph, ne pouvait avoir caché quelque chose, — vous nous aviez dit, dans votre récit, comment vous aviez pris la place de Joseph, à votre arrivée avec le médecin, — tous mes soupçons se changèrent en certitude, d’autant plus que la tentative s’était produite la nuit où, pour la première fois, votre garde était absente ; cela montrait bien que l’intrus était très au courant de ce qui se passait dans la maison.

— Comme j’ai été aveugle !

— Les faits, autant que j’ai pu les démêler, se sont passés ainsi : ce Joseph Harrisson entra dans le ministère par la porte de Charles Street. Connaissant le chemin, il alla tout droit à votre bureau, à l’instant même où vous veniez d’en sortir. Ne trouvant personne, tout de suite il sonna ; et c’est à ce moment que ses yeux rencontrèrent la pièce étalée sur votre table. Il entrevit dans un éclair que le hasard avait mis sur sa route un document d’État d’une valeur considérable. En une seconde, il l’avait enfoui dans sa poche et s’était sauvé. Quelques minutes s’écoulèrent, si vous vous souvenez, avant que le gardien endormi n’appelât votre attention sur le coup de sonnette : ce fut précisément assez pour donner au voleur le temps de s’enfuir.

Il partit pour Woking par le premier train.