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SOUVENIRS DE SHERLOCK HOLMES

que les deux lads et les deux femmes se précipitèrent à la recherche de l’homme et du cheval disparus. Ils espéraient encore que l’entraîneur avait, pour une raison quelconque, sorti le crack dans l’intention de lui donner son travail de bonne heure ; mais, en montant sur une butte qui se trouve près de la maison et d’où on domine toute la bruyère alentour, ils aperçurent, au lieu du cheval qu’ils cherchaient, un indice qui leur fit pressentir un malheur.

« À cinq cents mètres de l’écurie, on pouvait voir, accroché à une touffe d’ajoncs, le manteau de John Straker… Derrière cette touffe, une dépression de terrain forme une sorte de cuvette, et ce fut là qu’on retrouva le corps inanimé du malheureux entraîneur. Il avait la tête fracassée ; on voyait qu’on avait dû lui porter des coups terribles au moyen d’une arme très lourde ; mais le crâne était dans un tel état que rien ne pouvait indiquer de quelle nature était cette arme ; de plus, il avait à la cuisse une blessure présentant le caractère d’une coupure longue et nette produite par un instrument très affilé. Il était clair que Straker avait dû se défendre vigoureusement contre ses assaillants ; car dans sa main droite, il tenait un petit couteau taché de sang jusqu’au manche, tandis que dans la gauche il serrait une cravate de soie rouge et noire, que la servante reconnut au premier coup d’œil pour être celle