Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/174

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mun entre nous, » lui dis-je, et je sortis brusquement de la maison. Ceci se passait hier, monsieur Holmes ; je ne l’ai pas revue depuis, et je ne sais rien de plus sur cette étrange aventure. C’est le premier nuage qui ait jamais existé entre nous, et cela m’a bouleversé au point de ne savoir que faire. Tout d’un coup, ce matin, l’idée m’est venue que vous étiez précisément l’homme capable de me conseiller ; je suis accouru chez vous et je me remets entièrement entre vos mains. S’il y a quelques points obscurs, questionnez-moi. Mais surtout dites-moi vite ce que vous me conseillez, car je ne puis supporter plus longtemps cette situation atroce. »

Nous avions écouté, Holmes et moi, avec la plus profonde attention, ce récit extraordinaire débité d’une façon brusque et saccadée, signe d’extrême émotion. Mon compagnon resta quelque temps silencieux, plongé dans ses réflexions, le menton appuyé sur sa main.

— Dites-moi, demanda-t-il enfin, pourriez-vous jurer que c’est le visage d’un homme que vous avez vu à la fenêtre ?

— Chaque fois que je l’ai vu, c’était à une certaine distance, de sorte qu’il m’est impossible de rien affirmer.

— Vous semblez cependant en avoir reçu une impression désagréable.

— Il me paraissait être d’une couleur peu