Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/230

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core un mois, afin que je sois censé vous quitter de mon plein gré. Dans ces conditions j’accepte, mais je me refuse à être jeté dehors ; je suis trop connu ici.

« — Vous ne méritez guère d’égards, Brunton, lui répondis-je. Votre conduite a été indigne. Cependant, comme vous êtes depuis de longues années dans la maison, je ne veux pas vous infliger une disgrâce publique. Vous accorder un mois, c’est trop. Arrangez-vous pour quitter Hurlstone dans les huit jours et invoquez tel motif de départ qu’il vous plaira.

« — Une semaine seulement, monsieur ? s’écria-t-il sur un ton de désespoir. Donnez-moi quinze jours, je vous en prie, quinze jours au moins.

« — Une semaine, c’est tout, je vous le répète, et vous pouvez vous vanter d’avoir été traité avec beaucoup de ménagements.

« Il sortit lentement, la tête penchée sur la poitrine comme un homme accablé, tandis que j’éteignais la bougie et entrais chez moi.

« Les deux jours qui suivirent cet incident, Brunton fut des plus assidus et attentif dans son service. Je ne fis aucune allusion à ce qui s’était passé, et je me demandais avec curiosité comment il s’arrangerait pour cacher sa disgrâce. Le troisième jour, dans la matinée, il ne vint pas, comme d’habitude après le déjeuner, prendre mes