Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/233

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nous fit oublier momentanément la disparition du maître d’hôtel.

« Pendant deux jours, Rachel avait été si sérieusement atteinte de délire et de crises de nerfs qu’il avait fallu mettre auprès d’elle une garde-malade. La troisième nuit qui suivit la disparition de Brunton, la garde, voyant que sa malade reposait tranquillement avait fait un somme dans son fauteuil ; lorsqu’elle ouvrit les yeux à la pointe du jour, elle trouva le lit vide, la fenêtre ouverte et sa malade disparue. On me réveilla aussitôt : accompagné des deux valets de pied, nous partîmes, séance tenante, à la recherche de la jeune fille. Il ne fut pas difficile de découvrir la direction qu’elle avait prise, car, en dessous de sa fenêtre, nous trouvâmes des pas qui nous mirent sur sa piste à travers la pelouse et jusqu’au bord du lac ; là, ces pas s’égaraient près de l’allée de gravier qui mène au bout du parc. Le lac, à cet endroit, a huit pieds de profondeur, et vous pouvez imaginer notre terreur en voyant que la piste de la pauvre insensée s’arrêtait net au bord de l’eau. Notre première action fut de nous servir de la drague pour essayer de découvrir le corps ; peine perdue, nous n’en trouvâmes pas trace. Par contre, nous avons amené à la surface un objet qu’on ne se serait guère attendu à trouver là. C’était un sac de toile contenant une quantité de débris de métal souillé et terni, et plusieurs