Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/241

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s’arrêter l’ombre de l’orme, au moment où le soleil rasait le sommet du chêne ; le point, de prime abord, semblait difficile à déterminer, puisque l’orme n’existait plus.

« Il est certain pourtant que si Brunton avait été capable de le trouver, je pouvais bien escompter autant d’adresse de ma part et, somme toute, le problème n’était guère compliqué. Je suivis Musgrave dans son bureau, et me taillai cette fiche de bois à laquelle j’attachai la longue corde que vous voyez, en faisant un nœud à chaque mètre. Je pris ensuite deux morceaux de canne à pêche, qui, ajustés bout à bout, formaient une longueur exacte de six pieds, puis je retournai avec mon ami, là où avait été planté l’orme.

« Le soleil effleurait précisément la cime du chêne. J’emmanchai la canne à pêche, je pris la direction de l’ombre et la mesurai. Elle avait neuf pieds.

« Dès lors le calcul devenait des plus simples. Si une canne de 6 pieds projetait une ombre de 9 pieds, un arbre de 64 pieds en projetterait une de 96, et la direction des deux ombres serait forcément la même dans les deux cas. Je mesurai ces 96 pieds qui m’amenèrent tout contre le mur de la maison et posai une fiche dans le sol à cet endroit. Vous imaginez ma joie, Watson, lorsqu’à moins de deux pouces de ma fiche j’aperçus dans le sol une dépression conique. Je ne doutai