Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/58

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En attendant, je passe à l’affaire qui se trouve avoir le numéro deux dans mes notes. Elle semblait, au début, se rattacher aux intérêts généraux du pays, et elle s’est compliquée d’incidents qui lui donnent un caractère absolument unique.

Au cours de mes études, j’avais été intimement lié avec un jeune homme, du nom de Percy Phelps, qui était à peu près de mon âge, bien qu’il eût sur moi l’avance de deux classes. C’était un très brillant élève ; il remportait tous les prix, et finalement il obtint une bourse qui lui permit d’aller poursuivre à Cambridge sa carrière triomphale. Il était, je me le rappelle, extrêmement bien apparenté et, quoique nous ne fussions que des enfants, nous savions tous que sa mère était la sœur de lord Holdhurst, le grand politicien conservateur. Cette alliance ne lui avait guère servi à la pension ; car, entre camarades, il semblait au contraire qu’il y eût quelque chose de piquant à le taquiner, en récréation, et à lui lancer la balle dans les jambes quand on jouait au cricket. Ce fut bien différent lorsqu’il entra dans le monde. J’appris que son mérite, joint à l’influence dont il disposait, lui avait valu au Foreign Office une bonne situation ; mais je l’oubliai bientôt jusqu’au jour où la lettre suivante me rappela son existence :