Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lui ; toute rose, à notre entrée, elle demanda :

— Je me retire, Percy ?

Il lui serra la main pour la retenir et :

— Comment allez-vous, Watson, me dit-il avec cordialité. Je ne vous aurais jamais reconnu sous cette moustache ; vous ne m’auriez pas reconnu davantage, je suppose. Monsieur, je pense, est votre célèbre ami, M. Sherlock Holmes ?

Je présentai Holmes en quelques mots et nous nous assîmes tous deux. Notre introducteur nous avait quittés ; mais sa sœur était restée, la main dans celle du malade. C’était une femme qui ne pouvait pas passer inaperçue, un peu trop petite et trop épaisse peut-être, mais avec un joli teint olivâtre, des yeux à l’italienne, grands et sombres, une chevelure opulente d’un beau noir. Ses couleurs fraîches, par contraste, faisaient paraître la figure pâle de son ami d’autant plus morne et fatiguée.

— Je voudrais ne pas vous faire perdre votre temps, dit Percy Phelps, en se soulevant sur le sofa. J’entrerai donc en matière sans autre préambule.

J’étais, monsieur Holmes, un homme heureux, un homme qui réussit et, à la veille de me marier, lorsqu’un malheur soudain et terrible vint ruiner mon avenir.

J’étais, comme Watson a dû vous le dire, aux Affaires étrangères ; grâce à l’influence de mon