Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/97

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ment briller la lame au moment où il se retourna pour fuir.

— Ceci est tout à fait intéressant, dit Holmes. Et qu’avez-vous fait ?

— Je l’aurais poursuivi en passant par la fenêtre ouverte, si j’avais été plus fort. Dans l’état où je me trouvais, je sonnai, je mis sur pied toute la maison. Cela prit un peu de temps, car la sonnette correspond à la cuisine, et tous les domestiques habitent en haut. Je jetai des cris, cependant, et cela fit descendre Joseph, qui réveilla les autres. Joseph et le palefrenier relevèrent des traces sur la plate-bande, en dehors de la fenêtre, mais le temps a été si sec ces jours derniers qu’ils perdirent l’espoir de suivre la piste à travers le gazon. Il y a pourtant un endroit, sur la barrière de bois qui borde la route, où l’on voit, m’a-t-on dit, des traces comme si quelqu’un, en passant par-dessus, avait entamé l’arête du barreau. Je n’ai encore rien dit à la police locale, parce que je croyais préférable d’avoir d’abord votre opinion.

Ce récit de notre client parut produire un effet extraordinaire sur Sherlock Holmes. Il se leva et se mit à arpenter la chambre, en proie à une irrésistible agitation.

— Les malheurs ne viennent jamais seuls, dit Phelps en souriant, bien qu’il fût manifeste que son aventure l’avait un peu bouleversé.