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La chimie n’a encore décelé aucun principe délétère ; dans les deux variétés de fluide nourricier, on trouve les mêmes éléments ; les proportions dans lesquelles ils s’y trouvent varient fort peu. Le sang rouge est plus coagulable que le sang noir, il renferme un peu plus de fibrine ; mais si une phlegmasie se déclare sur un point de l’organisme, le sang noir renferme une plus grande quantité de ce principe immédiat que le sang artériel, et cependant il n’acquiert pas les propriétés du premier. Quant aux matières extractives, elles sont tantôt en quantité plus considérable dans le sang vermeil, tantôt la somme de ces mêmes matières y est moindre. On a cru que le sérum du sang artériel contenait plus de matières grasses et de matières extractives que le sang veineux. Nous avons déjà prouvé que le sérum était un simple agent physique ; inutile de nous y arrêter plus longtemps. La différence des dimensions des globules du sang noir et du sang rouge, n’est pas non plus une thèse soutenable. Il existe une harmonie parfaite entre les corpuscules hématiques et les capillaires, par contre, leurs dimensions doivent toujours être les mêmes ; Muller et d’autres micrographes ont prouvé combien cette opinion était peu fondée. Cherchons donc ailleurs l’explication des différences physiologiques que présentent les deux variétés de fluide. L’expérience a prouvé qu’elles étaient dues à la quantité d’oxygène ou d’acide carbonique qu’ils tiennent en dissolution. Le sang artériel est toujours le plus riche en oxygène, tandis que le sang veineux est chargé, au contraire, d’acide carbonique. Cette dernière variété de fluide nourricier, en arrivant au poumon se modifie : de noir qu’il était, il devient rouge, et en même temps il récupère ses propriétés vivifiantes. Cette transformation n’est que le résultat de l’oxydation des globules. Si on empêche l’air, au moyen