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vifiantes ; mais, éloignés de la source de vie, ils ne peuvent tarder de passer à l’état de matière inerte, et alors ils ne jouissent plus que de propriétés excitantes, dues à l’oxygène dont ils sont chargés, qui se manifestent par une action réflexe sur les sujets sur lesquels on expérimente. Des expériences nombreuses doivent donc encore être faites, avant de pouvoir se prononcer sur la durée de la vitalité du sang.

Le sang desséché et redissous dans l’eau, n’a jamais produit une revivification complète ; il a produit sur les animaux exsangues une excitation générale, une amélioration apparente mais fictive, qui, dans tous les cas, a été suivie de mort. Ce résultat ne doit pas nous surprendre ; nous venons de voir que, d’après Dieffenbach, le sang, six heures après sa sortie de la veine, n’était plus apte à rétablir les fonctions vitales, et qu’alors il n’était plus qu’une sorte de cadavre. Pour que le sang desséché fût capable de rappeler à la vie un animal épuisé par une hémorrhagie, il faudrait qu’il renfermât la force vitale à l’état latent. Si cela était, le sujet qui l’a fourni, et qui en même temps lui a donné sa vitalité, conserverait aussi la force vitale à l’état latent ; si on pouvait la rendre sensible chez l’un, on pourrait aussi la faire développer chez l’autre, et, dés-lors, la question de l’immortalité serait résolue.

Ce serait à contre cœur que nous soutiendrions une thèse qui nous conduirait à comparer la vie à un fluide impondérable tel que le fluide électrique. Laissons donc de côté cette question si ardue, le problème est encore à résoudre ; constatons seulement que le fluide nourricier est capable de subir les effets cadavériques, et qu’alors ce n’est plus qu’une matière organique inerte.

Nous croyons avoir suffisamment prouvé que le sang jouit de propriétés vivifiantes très marquées ; l’étude comparative